Le berceau du café

L’histoire du café trouve ses racines dans la région du sud-ouest de l’actuelle Ethiopie, la région de Kaffa (qui signifie café). Dans cette région de l’Abyssinie les caféiers poussent à l’état naturel dans les forêts* depuis la nuit des temps. 

En Ethiopie religions et café sont étroitement liés.  La religion traditionnelle avant l’arrivée des catholiques et des musulmans était basée sur le culte de génies omniprésents en toutes choses.

Le culte païen des Zar, génies responsables de maladies ou d’afflictions survenant aux populations, était basé sur l’idée qu’il existe deux types de Zar. Les Zar inférieurs responsables des maux des hommes qui bravent les interdis et les Zar supérieurs qui possèdent les guérisseurs qui eux peuvent soigner les fautifs.

La cérémonie du café est la passerelle entre les hommes et les Zar. Seul un guérisseur peut réaliser ce rituel. Le café est préparé selon un ordre précis. On grille le café au-dessus du feu, les grains sont ensuite pilés et l’on fait trois décoctions consécutives avec de l’eau bouillante. Les infusions de café sont servies à toutes les personnes présentes selon le rang social de chacun. C’est en buvant le breuvage que les individus vont rentrer en relation avec les Zar.

Mais ces cérémonies peuvent être réalisées à d’autre fin que de soigner une personne : garantir une bonne récolte, faire venir la pluie, bénir une habitation, assurer la bonne santé du troupeau…

Il existe une variante ou les grains de café sont mis à bouillir pour les ramollir avant de les mettre à griller dans une poêle avec du beurre. Les grains explosent comme du popcorn. Plus il y a d’explosion meilleurs est le présage. Les invités peuvent alors manger le café.

Aujourd’hui encore, d’ Addis-Abeba à la plus petite bourgade, impossible de rencontrer des habitations en Éthiopie sans croiser une Buna Bet (littéralement la Maison du café). On y déguste la boisson nationale dans les règles de l’art. Il est alors servi trois fois pour porter chance aux hôtes.Le refuser serait la pire des offenses.

* la variété de café qui pousse encore actuellement à l’état naturel dans ces forêts est un coffea arabica moka. On pense que c’est la variété souche de toutes les variétés d’arabica cultivées dans le monde aujourd’hui.